L'internet tue ! [ Libertes ]
Auteur: Bb) [ Bug Brother ] Monday 22 January 01

L'internet tue. C'est pas moi qui le dit, c'est la maman d'un Israëlien de 16 ans, citée dans une dépêche de l'AFP : "Comme de nombreux jeunes de son âge, ce lycéen avait une passion dévorante pour internet, au point d'avoir créé son propre site, qui comportait des jeux et des poèmes"... Un vrai petit nerd, en somme. Un ado du web qui s'était trouvé une belle Américaine grâce à l'internet, sauf qu'elle était palestinienne, et qu'elle est accusée aujourd'hui de lui avoir tendu un traquenard : on a retrouvé son corps criblé de balles et "atrocement mutilé" après qu'il soit parti pour une virée en voiture avec la "belle".

Sans vouloir faire de cynisme, ni paraître déplacé, on n'a encore jamais vu de journaliste raconter que le téléphone ou le courrier postal tuent... Il y a bien eu quelques histoires de petites annonces, de rendez-vous pris par minitel, de films ou de bouquins qui, de près ou de loin, contribuèrent à un crime, mais jusqu'à preuve du contraire, l'internet ne tue pas. Il faut que les gens se voient pour ça, c'est basique, mais ça semble encore échapper à certains.

Encore récemment, on nous a bassiné avec le fait que Napster servirait aux pédophiles et aux nazis à s'échanger des fichiers interdits. La Poste et France Télécom aussi servent aux délinquants, aux pervers et aux criminels à s'échanger des infos. Et alors ? Vous avez déjà vu une plainte contre ce genre de prestataires de services, quelqu'un qui les accuserait de "complicité" ? Non. Bon. Ce n'est pas là que l'internet tue. Là où ça tue, c'est de voir la réaction de certains, et notamment des politiques.

Un journaliste ukrainien est ainsi au coeur d'une grosse polémique dans cet état de l'ex-URSS gangrené par la corruption. Gueorgui Gongadzé, 31 ans, journaliste indépendant, et fort en gueule, avait créé un site internet pour continuer à faire son métier. On a retrouvé son corps décapité et brûlé à l'acide, et ce serait le président ukrainien lui-même qui aurait commandité le meurtre.

La Chine n'est pas en reste d'ailleurs. On savait déjà que tout dissident chinois était considéré comme "criminel" dès lors qu'il publiait sur l'internet, qu'il était interdit aux particuliers d'y publier des informations, que seuls étaient habilités à le faire les sites web dûment autorisé par une commission ad hoc, que seuls les journalistes ayant précédemment travaillé pour des médias d'état pouvaient publier des news sur le www, des choses comme ça.

Selon l'AFP, la Cour suprême chinoise vient d'annoncer que toute personne "impliquée dans des activités d'espionnage" comme "voler, découvrir, acheter ou divulguer des secrets d'Etat" grâce à l'internet ou d'autres moyens, sera condamné à mort, ou bien à une peine de prison allant de dix ans à la perpétuité, ses biens pouvant également être confisqués.

Pour info (lue dans le Libé du 22 janvier), Song Yongyi, un universitaire basé aux USA, avait été condamné en 1999 pour "divulgation de secrets d'état" : il avait publié sur le net des documents sur la Révolution Culturelle disponibles... chez les bouquinistes chinois. S'il a été libéré en 2000, son affaire rappelle étrangement l'effet Larsen, du nom de cet hacker français qui risque 5 ans de prison, et 500 000 francs d'amendes, pour "atteintes au secret de la défense nationale" (française) : il avait compilé, sur le web, des infos disponibles dans des livres américains et allemands... disponibles dans les librairies parisiennes.

AFP - Internet, piège mortel pour un adolescent israélien.
AFP - L'espionnage sur l'internet sera passible de la peine de mort en Chine.
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La presse libre du www en procès [ Libertes ]
Auteur: Bb) [ Bug Brother ] Thursday 18 January 01

L'Association pour la Démocratie à Nice n'apprécie guère la politique du maire, Jacques Peyrat, un ancien FN passé depuis au RPR. Elle le fait savoir via son bulletin, l'Adrenaline. Manque de bol, elle met aussi ses infos sur l'internet. Et si môssieur le maire n'avait pas porté plainte au moment où certains propos avaient été publiés sur le papier, par contre, il vient de porter plainte parce qu'ils sont aussi sur le www. Encore une fois, c'est l'extrême droite qui profite de l'absence de prescription sur l'internet.

Ce sont des "associations de défense des droits de l'homme" qui ont réussi à bouter hors du web la prescription abrégée. Cette mesure, qui date de 1881, ne donne que 3 mois au quidam pour porter plainte s'il se sent diffamé par un article de presse. Suite à la jurisprudence Costes, l'artiste trash qui était poursuivi par les assoc' de gôche en question (et qui passe en concert ce week-end à Montreuil, dans le cadre d 'une tournée européenne, zyva !), toute publication sur l'internet est considérée comme "continue". Depuis, les seuls à avoir cherché à en tirer parti sont des personnalités d'extrême-droite, comme on l'a vu récemment avec le Réseau Voltaire, qui vient de soulever l'affaire, relayé par ZDNet.

Au passage, on rappelera aussi que les "assoc' de défense des droits de l'homme" en question furent justement pré-nominés par les Big Brother Awards "pour leur constante application à vouloir créer un statut d'exception pour l'internet allant dans le sens d'un contrôle et d'une surveillance accrus des internautes"... Et que leur paranoïa du www vient de se trouver un allié en la personne de Philippe Val, grand manitou de Charlie Hebdo qui vient rien moins que d'publier un édito intitulé « Internet, la kommandantur libérale » clamant haut et fort : « Qui est prêt à dépenser de l'argent à fonds perdus pour avoir son petit site personnel ? Des tarés, des maniaques, des fanatiques, des mégalomanes, des paranoïaques, des nazis, des délateurs qui trouvent là un moyen de diffuser mondialement leurs délires, ou leur haine, ou leurs obsessions. » Voir la réaction du Minirézo : "Val tragique à Charlie : un mort".

ADN - Vigipeyrat.
Minirézo - Val tragique à Charlie : un mort !.
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Ben Ali veut tuer les Publinet et censure Internet [ Big Brother ]
Auteur: Mondher Sfar [ ] Wednesday 17 January 01

Le 10 janvier est à marquer d'une pierre " noire " dans l'histoire d'internet en Tunisie. Fria, le ministre des télécom convoque les gérants des cybercafés tunisiens connus sous le nom de " Publinet ". On pensait qu'il allait porter une réponse aux graves difficultés que rencontrent ces professionnels de la Toile. Et ce fut la grande surprise : Ben Ali a tout simplement décidé de casser ces publinet, parce qu'il y a trop de jeunes qui les fréquentent, et surtout l'outil internet commence a échapper sérieusement au contrôle du ministère de l'Intérieur.
Voici les mesures annoncées au cours de la réunion :

1) L'ouverture de boutiques publinet reste soumise à autorisation du ministère de l'Intérieur, et l'ATI demeure son annexe pour la censure.
2) Sur la question du débit de connexions trop faible, le ministère refuse catégoriquement d'y remédier, alors qu'il relève directement de ses compétences.
3) Il est désormais interdit de chater à partir des publinets. C'est là le second coup de grâce aux publinets, car leur recette provient à 80% du chat.
4) Désormais, la téléphonie est interdite : on ne peut plus téléphoner au moyen d'internet.
5) Une baisse des tarifs de l'heure de connexion (de 2 DT à 1,5 DT/heure), constitue un autre coup dur contre les publinets : en grevant leur marge, qui est déjà trop faible, surtout pour ceux qui doivent rembourser les frais d'installation.
6) Il est désormais interdit aux utilisateurs de télécharger quoi que se soit d'internet sans autorisation du gérant publinet rendu responsable du contenu des éléments téléchargés.
7) Même la simple impression d'un document doit être soumise au contrôle du gérant du publinet.
8) Et pour couronner le tout, tout ordinateur connecté à internet devra contenir un logiciel barrant l'accès aux sites indésirables pour le ministère de l'Intérieur.
9) Le tarif d'infraction à ces mesures de censure s'élève à 2000 DT (environ 10000 FF) et la fermeture de la boutique.

Si les jeunes Tunisiens ne se mobilisent pas pour dénoncer ces nouvelles mesures scélérates et liberticides, il n'y aura plus de publinet en Tunisie d'ici peu de temps. Le seul espace de liberté d'statement et de contact avec le monde extérieur pour tous ceux qui ne peuvent s'offrir un ordinateur ou un abonnement à internet sera irrémédiablement clos. Jeunes Tunisiens, mobilisons-nous pour le droit à Internet et pour sauver les Publinet !

Voir aussi le site, toujours censuré, des Tunisiens de Takriz ("ras les couilles" :), dont les visites auraient triplé depuis qu'il est censuré, selon un article du Soir belge repris par Zeitouna TV, ainsi que l'article de Transfert : "Courriers électroniques surveillés, fichage des internautes, sites censurés, utilisation du cryptage soumise à autorisation : la Tunisie concentre les dérives d?un État policier souhaitant contrôler à tout prix le Réseau. Objectif : museler la prise de parole des Tunisiens sur la Toile et contrôler l?accès via l?Internet à des informations sensibles, notamment sur les questions inhérentes aux droits de l?homme".

>Free_Man> C'est à cause des gens comme ca que le Maghreb reste toujours aussi mal, et n'avance pas dans son developpement... Faudrait dir à ce put*** de Ben Ali que l'internet touche tout le monde, par inclusion ou par exclusion... .

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>pLaT|nUm> Ben Ali est un fasciste, ca c'est connu, qu'il interdise les cybercafé n'etonne pas les jeunes tunisiens deja soumis aux pires repressions morales. Cet acte est dans la tradition des dirigeants du monde arabe. Au Maroc une loi va etre votée pour interdire les cyber au moins de 18 ans. C'est ca le Maghreb. fuck You Ben Ali! .

>Analyser> Ben ali n'est qu'un exemple malheureusement tres petit par rapport au grande dictature ! internet est un phenomene de societe qui touche tout le monde je ne vois pas pourquoi on l'interdit au public ! a mon avis la scene tunisienne doit imperativement bouger pour dire qu'elle existe ! Ben Ali Sucks ! Analyser@analyser.co.il.


Internet est bel et bien une "zone de non-droit"... [ Vie Privee ]
Auteur: Bb) [ Bug Brother ] Tuesday 16 January 01

« À quoi bon réglementer quand il n'y a pas de problème ? Il vaut mieux une déontologie puissante basée sur le dialogue avec le consommateur ». Qui c'est qui dit ça ? Bernard Siouffi, délégué de l'Union française du marketing direct, interrogé par ZDNet. Le lobbyiste en chef des spammeurs avance donc la "déontologie" pour qualifier la "zone de non-droit" dans laquelle il s'ébat. Non seulement il défend le business plan de ceux qui cherchent à nous spammer à tout va, mais en plus il veut se soustraire à une directive européenne de 1997 qui interdit les appels téléphoniques et les fax non sollicités.

C'est d'la BAL, Bb)
Le texte, qui n'a pas encore été inscrit dans le droit français et est à l'étude en ce moment du côté de la Commission européenne, vise à privilégier l'"opt-in", qui requiert l'autorisation préalable de l'internaute, à l'"opt-out", qui ne fait que proposer au fiché de demander à être radié du fichier. Ce genre de traitement des données personnelles fait désormais florès aux Etats-Unis, où les professionnels de la profession des fichiers clients rentrent dans le rang, et demandent généralement l'autorisation des gens avant que d'entrer dans leurs BAL. Selon Siouffi, cette mesure « serait gravement discriminante pour notre fonction. Ça friserait l'entrave ». Et nos BAL à nous, elles sont pas entrâvées par tes spams, peut-être ?

Tu veux ma photo ?
Au contraire de ceux qui n'ont pas (encore) de billes dans l'internet et qui se font fort de vouloir nous spammer à l'envi, comme La Poste le leur a si bien appris, selon un membre de la CNIL, interrogé par ZDNet, les start-upiens ont pigés, eux, que ça ne sert à rien de vouloir nous forcer la main, et spammer nos ordis. Ainsi, ces gens-là ont décidé de penser à nous, si si : la Fédération des Entreprises de Vente A Distance (336 entreprises représentant 51 milliards de francs TTC de chiffres d'affaire en 1999) a lancé e-robinson pour nous proposer d'être ôtés des fichiers clients de ses adhérents. Pour ça, il faut s'inscrire dans une liste noire, qui leur est remise (à jour) tous les mois. Un vrai fichier d'anti-consommateurs. Mais faut pas avoir peur : le formulaire à remplir, et où placer son e-mail histoire de ne plus être spammé, est crypté, et protégé par un mot de passe ! Sauf que dedans, il ne suffit pas de rentrer son e-mail, il faut aussi, et obligatoirement, donner son sexe, nom, prénom, adresse, code postal, ville et pays. Ben voyons...

Le spam est illégal... sauf par e-mail
Régulièrement, politiques, "experts" et journalistes nous bassinent copieusement en qualifiant l'internet de "zone de non-droit", histoire d'accroître les pouvoirs de certains de contrôle et de surveillance du réseau. Tout aussi régulièrement, les défenseurs des libertés et puis des droits de l'homme rappellent que le droit s'applique à l'internet comme ailleurs, et que les notions de "zone de non-droit" ou de "vide juridique" (voir l'article du minirezo) ont tout de l'intox', point barre ./ Nous nous étions trompés, les spammeurs nous avaient caché la vérité : la commission constituée d'experts des différentes CNIL européennes cherche à rendre l'opt-in obligatoire, ils vivent depuis longtemps avec cette épée de Damoclès au-dessus de leurs business plans, et sont en passe d'être dans l'illégalité. Alors que le projet de Traité sur la cybercriminalité tend vers une surveillance généralisée de l'internet, les spammeurs coalisés voudraient eux aussi avoir le droit de nous ficher. Légalement. Dans un cas comme dans l'autre, c'est pourtant illégal en matière de téléphonie et de courrier postal. Et contraire aux Droits de l'Homme en matière de vie privée.

ZDNet - L'Europe briderait bien la pub sauvage par mail.
FEVAD - La liste des 336 spammeurs-adhérents
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T'as pas 100 BAL ? [ Vie Privee ]
Auteur: Bb) [ Bug Brother ] Tuesday 16 January 01

"Il est clair que la demande pour des solutions de filtrage internet (...) augmente, la mise en place de politiques d'accès internet dans les entreprises étant désormais considérée comme normale", a déclaré le directeur général de SurfControl dans un communiqué repris par l'agence Reuters. SurfControl est aujourd'hui le leader des systèmes de filtrage et de contrôle de l'internet, offrant une variété sans précédent de censurer l'accès à tels ou tels sites, ou encore de surveiller l'utilisation de l'internet par tel ou tel internaute, enfant ou salarié. SurfControl a successivement agrégé, à coups de fusions-acquisitions, Little Brother, SurWatch, CyberPatrol, CSM Security Management AG, EmU Tech et Lanvision, et a pour client de prestigieuses firmes comme KPMG (12 milliards de bénéfices en 1999, plus de 100 000 employés via leurs filiales), la célèbre banque d'affaire Barclays, le Crédit Agricole, Petrofina (TOTAL), AOL ou encore... l'OTAN. Et Reuters de préciser que le DG de la société nie tout danger de dérive à la "Big Brother" : "En réalité, la plupart des entreprises n'ont pas le temps de (jouer les) Big Brother. Elles veulent juste savoir où va leur argent".

Car c'est bien de pognon dont il est question. Les bénéfices de SurfControl ont augmenté de 200 % en un an. Aux USA, les écoles, bibliothèques et lieux d'accès publics à l'internet doivent installer un logiciel de filtrage, en Australie (comme en France depuis l'amendement Bloche), c'est vivement conseillé par la loi, et la majeure partie des pays semblent vouloir légaliser le filtrage. Au nom de la protection des petits enfants, qui pourraient être choqués de voir, par exemple, du sexe à l'écran. On rappelera à bon escient que le business du X est le plus rentable de ladite "nouvelle économie", et qu'inventer des histoires de "pédonazis" pour empêcher les innocents de voir les businessman aux mains pleines, c'est pas très intelligent. Ni rassurant : c'est pas en faisant peur aux gens qu'on arrive à éduquer les enfants.

D'autant que lesdits systèmes de filtrage sont plutôt du genre bêtes et méchants. PeaceFire, qui s'est fait une spécialité de dénoncer les travers de ce genre de filtres-là, révélait récemment que CyberPatrol baignait dans l'idéologie catho-coincé à tendance intégriste, qu'il atteignait un taux d'erreur de... 80% en matière de classement de sites pornographiques, et qu'il interdit l'accès à des dizaines de sites consacrés... aux droits de l'homme. Puisqu'on vous dit que c'est une histoire d'argent, et de protection des petits enfants ! Par ailleurs, le logiciel créé par le gentil hacker de PeaceFire désactive la majeure partie des systèmes de filtrage. Qu'importe : le business est lancé, après les enfants, ce sont désormais les employés qui vont être fliqués : "Surfcontrol prévoit de lancer au quatrième trimestre des logiciels de filtrage des e-mails"... La cybersurveillance des salariés (les patrons préférant jouer aux matons que d'être matés, ils s'auto-surveillent rarement) n'est pas interdite aux Etats-Unis, est tolérée en France, légalisée en Angleterre et aux Pays-Bas. Pourquoi s'priver ?

SurfControl (en VO).
PeaceFire vs CyberPatrol.
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